Définition de MESQUIN, INE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : mè-skin, ski-n'

DÉFINITIONS

1
Qui est de pauvre et chétive apparence. Mine mesquine. Air mesquin.
On montrait, il n'y a pas encore longtemps, dans un petit collége de Paris, la chambre très mesquine que le futur cardinal [Dubois] y habitait ; cette chambre n'était pas aussi révérée que l'a été celle d'Érasme au collége de Montaigu
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Art. du card. Dubois.
Fig. en parlant des arts du dessin, pauvre, maigre, de mauvais goût. Dessin mesquin. La manière de ce peintre est mesquine.
Celui [le temple à Jérusalem] de Zorobabel était petit, bas, mesquin, sans proportions, sans architecture ; il ne méritait pas la curiosité de Pompée
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Philos. Hérode et sa vie privée
2
En parlant des choses, qui n'a point les qualités de grandeur, de largeur. Politique mesquine. Idée mesquine.
3
Qui fait des mesquineries, des épargnes sordides.
On accuse quelquefois les gens raisonnables et économes d'être mesquins
dans Dict. de l'Acad.
En parlant des choses, qui porte la marque de la mesquinerie.
Le présent qu'il vous fait ne le ruinera pas, il est bien mesquin
La vie triste et mesquine des pères est presque toujours la source du désordre des enfants

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Et li viel homme et li jeune mesquin
dans Ronc. 155
2
XIIIe s.
Com cele qui ne fine [cesse] De servir plus à gré qu'une povre meschine
dans Berte, LVI
3
XIVe s.
Or me veilliez oïr, chevalier et meschin ; Bourjoises et bourjois, prestres, clers, jacobin, Et je vous chanterai commencement et fin De la vie vaillant Bertran du Guesclin
dans Guesclin. 5
4
XVe s.
Elle estoit meschine, faisant le menage commun, comme les lits, le pain, et autres telles affaires
de LOUIS XI dans Nouv. XVII
5
XVIe s.
Dont quant ce vice entre en dame ou meschine, Tant plus vieillit et tant plus s'enracine

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, meskène, servante ; Hainaut, méquéne, servante ; provenç. mesquin, chétif, misérable, faible, délicat ; cat. mesqui ; esp. mezquino ; port. mesquinho ; ital. meschino ; anc. franç. meskin. meskine, meschin, meschine, jeune garçon, jeune fille, serviteur, servante ; de l'arabe maskin, pauvre, par l'intermédiaire de l'espagnol. La série des sens est : pauvre, chétif, puis jeune garçon, jeune fille, considérés comme faibles par l'âge, et, par suite, serviteur, servante. Le sens actuel de mesquin se déduit facilement du sens étymologique ; mais il est singulier qu'il n'y en ait aucune trace dans les anciens textes.